On pourrait se pâmer à l'idée d'offrir ces épaisses compilations regroupant plusieurs dizaines d'histoires que de nombreux éditeurs ne manquent pas de nous servir à longueur d'années. Le Trésor de l'enfance, paru en 2003 à l'occasion des 30 ans de Gallimard Jeunesse pourrait être de ses livres formidables qu'on vénèrerait comme de véritables invitations au voyage. Loin s'en faut.

Ce livre est tout sauf une ode à l'édition jeunesse. Car cette formidable sélection de quelques bons - et moins bons - albums publiés par la maison se veut comme une compilation où l'on trouverait à la fois Carlos, U2 et Pavarotti. Bon, on pourrait tout à fait comprendre l'engouement (un prix imbattable, une mise en place imposante et un vrai rapport quantité prix), mais voilà, ça ne marche pas. Pourquoi ? Parce que les illustrations sont traitées comme des vignettes, le découpage et le rythme des histoires pleines pages sont redécoupées en format BD. Cela satisfera peut-être les plus grands, mais vous ne convaincrez aucun petit avec ces formats là tant lire l'histoire est incompatible avec le fait de regarder les images - et inversement.

Et encore, Gallimard fait l'honneur aux illustrateurs de leur conserver leurs couleurs d'origine. Un détail dont ne s'embarasse même pas les éditions du Père Castor par exemple qui publient des recueils avec non seulement des images ridiculement petites mais toutes passées en noir.

Comme quoi, il y a parfois de vraies raisons à ne pas acheter de livres. Aller, ne vous laissez pas tromper par le prix. Ces livres là ne valent pas même le papier qui les emballent. Il y a des économies qui n'en sont pas. Oubliez. Et préférez de beaucoup même un album même en format poche et avec une couverture souple, où, si les dessins sont parfois un peu petits, ils ont le mérite de conserver leurs couleurs, la pagination et le rythme avec lequel leurs auteurs les ont composés. C'est cela aussi le respect de l'auteur.  

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